L’enfance est un long processus d’apprentissage dont nous parents, sommes responsables, exclusivement ou en partie. Si enseigner à un tout jeune enfant à manger, à devenir propre, à être autonome n’est pas toujours simple, qu’en est-il de l’apprentissage des bonnes manières ?
Un apprentissage complexe
Contrairement à des apprentissages plus concrets, l’apprentissage des codes de bonne manière est d’autant plus complexe qu’il n’a aucun début et aucune fin dans le temps. L’apprentissage de la propreté, par exemple, se termine dès lors que l’enfant va tout seul aux toilettes, définitivement. De même que l’apprentissage de la lecture, de l’heure, etc. Personne ne peut dire qu’il en a terminé avec l’éducation au savoir-vivre…
Dès son plus jeune âge, le nourrisson est confronté aux attitudes de ses proches qui vont constituer pour lui de premiers exemples de comportements en société. Et jusqu’à l’âge adulte, ces attitudes seront remises en question et réajustées par l’intermédiaire des parents, de l’école, des parrains, marraines, grands-parents et autres personnes qui seront amenées à évoluer avec l’enfant.
Une science inexacte
Les bonnes manières regroupent l’ensemble des « attitudes, gestes et comportements considérés comme conformes à la politesse, au savoir-vivre. »
Tout le monde s’accordera donc à dire que les bonnes manières sont liées à la politesse et à la bonne tenue, notamment en société.
Il est impératif que l’enfant, le plus tôt possible, soit capable de remercier, de saluer, de prendre congé. « Bonjour », « merci » et « Au revoir » ne sont pas des options. Certains enseigneront à leurs enfants, avant même qu’ils sachent parler, à utiliser leurs mains pour se faire comprendre. D’autres attendront que le langage se développe. Cependant, il est globalement admis que dans la plupart des familles, ce « kit minimum de politesse » est requis.
Cependant, l’interprétation commune des bonnes manières s’arrête là. Pour certains, ces quelques mots de politesse seront suffisants pour affirmer que leur enfant sait « se tenir », quand d’autres auront une liste beaucoup plus complète de comportements à suivre, parmi lesquels par exemple : ne jamais couper la parole, se découvrir la tête dans un lieu couvert (pour les hommes), couper ses fruits avec un couteau, tenir la porte aux dames, se lever quand quelqu’un d’important entre dans une pièce, …
Ainsi, l’héritage de ce que l’on a nous-mêmes reçu en matière d’éducation et de savoir-vivre rejaillit de manière très forte sur l’éducation de nos enfants. Certains, à cause de cela, déplorent de se sentir limités dans l’éducation de leur enfant, notamment les personnes qui ont eu l’opportunité de s’élever très rapidement dans l’échelle sociale. Celles-ci, à cause de cela, sont amenées à côtoyer des personnes plus instruites, ou plus éduquées, que le milieu dans lequel ils ont eux-même évolué plus jeunes.
D’autres craignent de manquer de temps pour bien éduquer leurs enfants :
« Le soir, après mon travail, si j’arrive à récupérer mon enfant en temps et en heure, le nourrir, lui faire faire sa toilette et le coucher en ayant eu un moment pour lui lire une histoire, alors, je suis déjà bien contente. »
Si l’école fait de son mieux pour limiter les dérives et enseigner à tous un « socle commun » pour bien vivre en société(du moins, celles constituées aux deux niveaux que sont la classe d’une part, l’ensemble de l’établissement d’autre part), son rôle n’est pour autant pas d’éduquer mais bien, avant tout, d’instruire.
Des livres pour aider les parents
Parce que c’est dans le plus jeune âge que les bonnes manières se mettent en place et s’ancrent solidement dans les caractères, des livres existent pour aider les parents à parler de cela avec leurs jeunes enfants.
Pour les tout-petits dès 18 mois, les livres de Jeanne Ashbé, concrets et joliment illustrés, sont des incontournables en la matière : Bonjour, Au revoir, On ne peut pas, nombreux sont ses albums déclinés autour de la thématique des premiers bons comportements.
Puis, dès 3 ans, les parents pourront se servir des ouvrages de Inès de Chantérac comme support : Quand les bonnes manières nous rattrapent, A l’école de Séraphine, Les bons petits diables de Séraphine » : des histoires ludiques et bienveillantes pour transformer les petits sauvages en enfants modèles !
Bien éduquer les enfants d’aujourd’hui est un véritable enjeu, mais peut être la source de beaucoup de fruits dans une société en perte de repères et de valeurs. Donner le meilleur bagage à nos enfants est une nécessité! De son succès naîtra une fierté partagée : pour les adultes que nous sommes aujourd’hui, et pour ceux qui naîtront demain et guideront notre nation vers sa destinée. A qui vos enfants diront-ils « merci »?